Les Diptères sont des insectes qui ont une seule paire d'ailes (ailes postérieures transformées en balanciers) : chironomes, mouches, taon... Ici quelques espèces présentes sur l'estran, sur le schorre, la plage, en milieu rocheux ou au niveau de la laisse de mer. Chironomidae Clunio marinus taille inférieure à 2 mm important dimorphisme sexuel (femelles sans ailes) ![]() ![]() ![]() observés en grand nombre à la surface de l'eau dans des mares lors d'une marée basse de vives eaux en savoir plus : https://fr.wikipedia.org/wiki/Clunio_marinus Carte de présence dans le 22 ![]() Tephritidae Myopites eximia taille : 4mm(♂) à 5 mm(♀) sur Limbarda crithmoïdes (schorre ou milieu rocheux) ![]() ![]() ![]() Dans cette famille, l’ovipositeur de la femelle est entouré d’une extrémité abdominale conique sclérifiée, munie d’épines de chitine qui agissent comme une râpe dont le mouvement tournant permet le percement du tissu végétal lors de la ponte (J & H Haupt, 2000). ![]() ![]() ![]() précisions apportées par Daniel Philippon qui a observé, identifié et photographié cette mouche sur nos estrans : "Les adultes sont obtenus à partir de galles formées dans des capitules défleuris de Limbarda crithmoïdes (inule fausse-criste, famille des Astéracées) prélevés sur la partie supérieure des schorres. Ces capitules présentent une morphologie plus globuleuse que la normale; ils deviennent souvent durs et déformés. Une femelle a été observée et photographiée en situation de ponte (DP, Lanmodez 2016). Les œufs sont déposés sur la fleur. La larve descend dans le réceptacle par un akène en formation. Celui-ci est inclus dans la galle, et servira sans-doute de voie de sortie lors de l’émergence. Deux larves et une pupe ont été observés dans le même réceptacle (DP, Lanmodez 2017), ce qui représente une situation habituelle Après collecte, l’émergence se produit au bout de 5-6 jours. L’hôte est régulièrement immergé lors des marées de fort coefficient (> 100). Les larves et les pupes sont alors à l’abri dans la galle. L’émergence des imagos se produit parfois dès le mois de juin, mais elle a lieu principalement en août-septembre, lors des marées de morte-eau. Je suppose qu’il y a plusieurs générations par été, bien que la littérature britannique n’en mentionne qu’une (White, 1988). J’ignore sous quelle forme l’espèce passe la mauvaise saison après le flétrissement puis la chute des inflorescences, mais il est probable que des larves et /ou des pupes restent présentes dans la litière." Carte de présence dans le 22 ![]() Tabanidae Atylotus sp ( loewianus ?) ![]() précision apportée par Daniel Philippon qui a observé et photographié ce diptère : "Un taon particulièrement inféodé aux marais maritimes, ici posé sur Limonium vulgare." Muscidae Limnophora obsignata espèce fréquentant les marais maritimes mais aussi l'intérieur des terres ![]() ici une femelle observée sur une inflorescence de Cotule pied-de-corbeau (Cotula coronopifolia) en savoir plus : https://jessica-joachim.com/insectes/dipteres/muscidae/limnophora-obsignata/ Dolichopodidae mouches prédatrices ayant le plus souvent une coloration vert métallique et de longues pattes, fort dimorphisme sexuel (clés des mâles et des femelles distinctes) Campsicnemus armatus essentiellement littoral, ici un mâle observé en haut d'estran sur fucus en épave ![]() ![]() pattes médianes du mâle portant des soies caractéristiques, autres pattes plus "classiques" ![]() ![]() ![]() Un grand merci à Etienne Brunel qui a déterminé ce dolichopodidae ! genre Aphrosylus : genre constitué d'espèces vivant au niveau de l'estran sur les rochers et les algues Aphrosylus raptor (?) 5,5cm observé en haut de l'étage médiolittoral, sur fond de cailloutis avec fucus ![]() ![]() ![]() genre Aphrosylus : trompe avec une épine arquée dirigée vers l'intérieur, un grand palpe très visible de chaque côté de la trompe, hanche et trochanter épineux, mésonotum sans soies acrosticales ![]() ![]() ![]() Deux espèces du genre Aphrosylus possèdent 2 rangées d'épines divergentes sur la face ventrale du fémur1 et des palpes clairs : Aphrosylus raptor (pas de grandes soies dorsales sur le quart basal du fémur3, mésonotum avec 5 soies dorsaux-centrales de chaque côté) et Aphrosylus celtiber (grandes soies dorsales sur le quart basal du fémur3, mésonotum avec 6 soies dorsaux-centrales de chaque côté, tibias2 des mâles avec ventralement 2-3 crochets à l'apex). Une confirmation de l'identification de ce dolichopodidé par un spécialiste serait la bienvenue ! Thinophilus flavipalpis environ 6 mm espèce halophile ici sur le sédiment sablo-vaseux près du schorre ![]() ![]() ![]() toutes les photos présentées sont celles d'un mâle dont l'identification a été confirmée par P.Y. Gloaguen ![]() ![]() ![]() ▼ mâle facilement reconnaissable à la structure de ses tarses antérieurs et médians ▼ ![]() ![]() ![]() Carte de présence dans le 22 ![]() Hydrophorus oceanus ♂:2,5-3mm ♀:3,5-4mm au dessus de mi-marée en fond de baie, proche schorre ![]() ![]() ![]() ailes claires avec l'extrémité de la cinquième nervure plus courte que la nervure transverse ▼ ![]() ![]() ![]() ![]() c'est la seule espèce du genre Hydrophorus avec une seule paire de soies sur le scutum Carte de présence dans le 22 ![]() Machaerium maritimae 4-6 mm en fond de baie, sur du sédiment sablo-vaseux, proche du schorre ![]() ![]() espèce commune sur les rives d'estuaires et les lagunes un peu vaseuses (ici photo d'une femelle) ![]() ![]() ![]() ![]() antennes caractéristiques de l'espèce merci à Pierre-Yves Gloaguen qui en a confirmé l'identification Carte de présence dans le 22 ![]() Canacidae mouches de petite taille (1- 4 mm), vivant exclusivement ou principalement dans des habitats salés Xanthocanace ranula observé sur le sédiment sablo-vaseux non loin du schorre, en fond de baie ![]() ![]() très large clypéus de hauteur pratiquement égale à celle de la face quelques soies et nombreux poils clairs ![]() ![]() ![]() Une espèce présente au Portugal, en Belgique et au Royaume-Uni mais assez peu notée en France ! autres photos (adulte et larve) : https://waarneming.nl/species/85488/ Carte de présence dans le 22 ![]() Diptères observés au niveau de la laisse de mer lien vers dipterists.org.uk : Kelp Fly Recording Scheme article de Bergerard J.(1989) sur l'écologie des laisses de marée Anthomyiidae nervure anale atteignant le bord de l'aile (ce qui n'est pas le cas chez les Muscidae) ![]() ![]() Fucellia maritima observée au voisinage de la laisse de mer mais aussi ailleurs sur l'estran ![]() ![]() deux espèces voisines du genre Fucellia sur le littoral : on peut parfois les différencier par la hauteur de la joue en principe plus haute chez Fucellia maritima que chez Fucellia tergina (plus étroite chez F. tergina) ![]() ![]() ![]() un critère plus fiable : la forme de l'excroissance de la face interne du fémur postérieur du mâle qui est en pointe chez Fucellia maritima et plus arrondie chez Fucellia tergina en savoir plus : https://insectes.institut-polaire.fr/insectes/dipteres/fucellia-maritima/ Carte de présence dans le 22 ![]() Scathophagidae arrière de la tête arrondi avec en partie basse de longs poils pâles Ceratinostoma ostiorum taille : 6-8mm une mouche de la laisse de mer qui est carnivore ![]() ![]() souvent en milieu sablo-vaseux, peut aussi être observé en fond de baie à proximité du schorre ![]() ![]() photos de Malcolm Storey sur bioimages.org.uk Carte de présence dans le 22 ![]() Scathophaga litorea espèce de taille moyenne ici observée sur la laisse de mer ![]() ![]() un mouche grise avec un front rouge-orangé contrastant avec une zone postérieure plus sombre ![]() ![]() ![]() Attention à ne pas la confondre avec Scathophaga stercoraria (arista plumeuse, aile avec nervures transverses ombrées, coloration des mâles plus jaune), cette dernière pouvant aussi être rencontrée sur l'estran même si elle préfère les prairies d'élevage (oeufs pondus sur les excréments: bouse, crottin, etc...). en savoir plus dans les carnets de Jessica photos de Steven Falk sur flickr Carte de présence dans le 22 ![]() Coelopidae Les espèces de cette famille vivent exclusivement en bord de mer, leurs larves se nourrissent des algues en décomposition (laisse de mer) et se trouvent donc dans la zone supérieure de l'estran. Trois espèces appartenant à deux genres fréquentent nos rivages. Toutes ont une bouche proéminente. genre Coelopa
Coelopa pilipes ![]() ![]() ![]() pilosité fine et dense sur les joues, les pattes et l'abdomen, présente chez les mâles et les femelles ![]() ![]() ![]() en savoir plus : sur wikipedia (en anglais) autres photos de Steven Falk sur flickr Carte de présence dans le 22 ![]() Coelopa frigida soies raides (poils plus épais que chez C.pilipes) donnant à l'espèce un aspect hérissé ![]() ![]() attention, l'abdomen du mâle ici photographié est inhabituellement clair (abdomen en général très sombre) ![]() ![]() ![]() ![]() en savoir plus sur wikipedia photos de StevenFalk sur flickr et de David Fenwick sur aphotomarine Carte de présence dans le 22 ![]() Malacomyia sciomyzina ![]() ![]() ressemble à Heterocheila buccata, le profil de sa tête et la pilosité marquée de ses joues l'en distingue ![]() ![]() ![]() photo sur WoRMS, photos de StevenFalk sur flickr Carte de présence dans le 22 ![]() Heterocheilidae bouche non proéminente, une seule espèce Heterocheila buccata taille moyenne (ici 4,5 mm) vit au niveau de la laisse de mer ![]() ![]() ![]() bouche non proéminente contrairement à celle de Malacomyia sciomyzina à qui elle ressemble ![]() ![]() ![]() photos de Ian Andrews et de StevenFalk sur flickr Carte de présence dans le 22 ![]() Sepsidae Anciennement classée dans les Coelopidae, Orygma luctuosum vit aussi au niveau de la laisse de mer. Elle fait partie de la famille des Sepsidae car sa nervure anale est incomplète (complète chez les Coelopidae). Orygma luctuosum assez grande taille (ici 7mm) semble très commune sur la laisse de mer ![]() ![]() tibia postérieur avec quelques longues soies bien visibles, tête triangulaire avec oeil ovale caractéristique ![]() ![]() ![]() ![]() photos de Malcolm Storey Carte de présence dans le 22 ![]() Sphaeroceridae Premier article du tarse court (parfois dilaté). Sous famille des Limosininae : nervation de l'aile incomplète, cellule et nervure anale manquantes. Thoracochaeta petite taille (ici 2,2 à 2,5 mm) localement très abondante sur la laisse de mer ![]() ![]() ![]() tibias médians à 3 paires de soies et tibias postérieurs avec longues soies dressées : T. zosterae possible ![]() ![]() ![]() Jadis, seules 2 espèces étaient identifiées : T. brachystoma plus petite (1 à 2mm), tibia médian avec 2 grandes paires de soies séparées par une soie centrale, tibia postérieur sans longues soies et T. zosterae, un peu plus grande (2 à 2,6mm), tibia médian avec 3 paires de soies, tibia postérieur avec longues soies. Actuellement, on dénombre 9 espèces en Europe, au moins 2 en France (mais 7 en Grande-Bretagne, ce qui nous donne un grand potentiel de progression...). photos sur aphotomarine Carte de présence dans le 22 ![]() Les larves de ces diptère (ici non déterminées) sont observées au niveau de la laisse de mer : parfois présentes en grand nombre, elles participent à la dégradation des débris végétaux... ![]() ![]() ...un peu plus tard, les pupes d'où sortiront les adultes volants ▼ ![]() ![]() ![]() on observe que le cycle complet de certaines de ces mouches est en phase avec celui des marées
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