quelques lichens littoraux


Les lichens   (associations symbiotiques d'un champignon et d'algues ou de cyanobactéries) vivent fixés sur un support dur.
Seules sont présentées ici quelques espèces classiques que nous avons rencontrées. La détermination des espèces
nécessitant souvent un examen microscopique et des tests chimiques que nous n'avons pas faits, les noms indiqués restent la
plupart du temps des identifications probables mais non certaines.  
Vous trouverez plus d'informations sur le site de l'association française de lichénologie : http://www.afl-lichenologie.fr/




Un grand merci à Jean-Yves Monnat qui a corrigé et complété par ses remarques cette page !


Zone des marées  
Quelques lichens, peu nombreux, sont recouverts par la mer à chaque marée, ils peuvent être fixés aux rochers ou à des
coquilles de mollusques ou des balanes
.


Verrucaria mucosa (= Wahlenbergiella mucosa )     plaques vertes sur les rochers           médiolittoral
Wahlenbergiana mucosa  Wahlenbergiana mucosa
Les plus caractéristiques ont le thalle bordé d'une zone blanche.
Les périthèces (organes de fructification fermés caractéristiques, entre autres, du genre Verrucaria, ici visibles sous forme de petits points noirs) sont très petits, parfois à peine visibles. 
Risque de confusion avec V. halizoa dont les périthèces paraissent plus grands.
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=9〈=fr
et aussi : http://www.irishlichens.ie/pages-lichen/l-81.html


Collemopsidium (foveolatum probable, éventuellement C. sublitorale)   sur patelles et balanes, mi-marée
Collemopsidium  Collemopsidium
très communs, ces deux lichens apparaissent comme de petits points noirs ± enfoncés dans les coquilles
Collemopsidium  Collemopsidium
"La différence entre les deux espèces est assez simple mais demande d'être observée à fort grossissement. Les apothécies de C. sublitorale sont saillantes en surface des coquilles (petits boutons noirs), plus grandes et de taille irrégulière. Confinées à l'intérieur des trous de la coquille, celles de C. foveolatum sont immergées, plus petites et de taille très régulière." (J.Y. Monnat)
voir ci-dessous des photos de C. foveolatum à proximité de Pyrenocollema sublitorale (= C. sublitorale)
en savoir plus : http://www.irishlichens.ie/pages-lichen/l-133.html



Pyrenocollema sublitorale (ex Collemopsidium sublitorale)       ici sur la balane Chthamalus montagui,
                                                                                                                                         haut du médiolittoral
Pyrenocollema sublitorale  Pyrenocollema sublitorale et Collemopsidium foveolatum
apothécies de P. sublitorale, petits pois noirs en relief, ici bien visibles à la fois sur sur la muraille et les terga-scuta de la balane
en savoir plus : http://www.afl-lichenologie.fr/Photos_AFL/Photos_AFL_C/Textes_C3/Collemopsidium_sublitorale.htm



Lichina pygmaea   hauteur: 1,5cm maxi   forme des coussinets noirs sur les rocher, haut du médiolittoral
Lichina pygmaea  Lichina pygmaea
touffes de rameaux arborescents se terminant par des sphères (=apothécies) lors de la reproduction
Lichina pygmaea  Lichina pygmaea  Lichina pygmaea
lobes ± aplatis (contrairement à L. confinis, plus haut sur l'estran, qui est plus petit et possède des lobes ± cylindriques)
à noter : on trouve souvent, sous les touffes de L. pygmaea, un petit bivalve, Lasaea adansoni,
              ainsi que, parfois, un minuscule isopode, Campecopea hirsuta.
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=7〈=fr
Carte de présence dans le 22  




plus haut :  zone inondable à grande marée

En remontant vers le rivage, le nombre d'espèces rencontrées croît progressivement, donnant sur nos côtes rocheuses des bandes de colorations caractéristiques : bande noire à une espèce dominante (Verrucaria maura), bande orange où se mêlent quelques espèces, puis bande constituée d'une  mosaïque de couleur correspondant à une grande diversité d'espèces dans la zone exclusivement  exposée aux embruns.

Hydropunctaria maura (ex Verrucaria maura)         forme l'essentiel de la bande noire horizontale qui recouvre les rochers côtiers au voisinage et au-dessus de la limite de la pleine mer de mortes eaux
Hydropunctaria maura Hydropunctaria mauraSt Jacut de la Mer, le 03/04/2011
 
St Jacut de la Mer, le 27/03/2011
                                     espèce très mince dont on peut voir l'aspect craquelé à fort grossissement ▲
"C'est effectivement l'espèce dominante de la zone noire en question, mais il s'y mêle une espèce voisine, très ressemblante, surtout dans la partie basse de la zone : Verrucaria amphibia. Attention, les noms de genre des verrucariacées sont en cours de révision Verrucaria maura et amphibia ont toutes chances de devenir Hydropunctaria maura et amphibia ; V. mucosa deviendrait Wahlenbergiella mucosa; seul V. halizoa ne bougerait pas." (précisions apportées par Jean-Yves Monnat en 2011)
en savoir plus : DORIS, Hydropunctaria maura (Wahlenb.) C. Keller, Gueidan & Thüs 2009, https://doris.ffessm.fr/ref/specie/2029
et aussi, plus spécialisé : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=22〈=fr



Caloplaca thallincola       espèce commune se trouvant dans le haut de la zone à Hydropunctaria maura
Caloplaca thallincola  Caloplaca thallincola
bords avec lobes en forme de doigts (longs, étroits, serrés les uns contre les autres), centre sans lobes espèce ressemblant à Caloplaca scopularis, mais ce dernier, plus rare, est situé plus haut (zone des embruns)
en savoir plus : http://www.afl-lichenologie.fr/Photos_AFL/Photos_AFL_C/Caloplaca_thallincola.htm



Caloplaca marina         espèce commune se trouvant à partir du haut de la zone à Hydropunctaria maura
Caloplaca marina  Caloplaca marina
 
 Caloplaca marina
bord du thalle avec parfois une mince frange discrètement lobée (épaisseur environ 1mm)
espèce ressemblant à Caloplaca microthallina qui est plus petit, sans frange lobée et moins "rassemblé"
en savoir plus :  http://www.afl-lichenologie.fr/Photos_AFL/Photos_AFL_C/Caloplaca_marina.htm



Caloplaca microthallina  (?)  petite espèce se trouvant dans le haut de la zone à Hydropunctaria maura
Caloplaca microthallina  Caloplaca microthallina
sur Hydropunctaria maura, pas de lobes visibles, peut être assez épais (ci-dessus) ou plus dispersé

Commentaire de J.Y. Monnat : "Une espèce lichénicole, c'est à dire parasite d'autres lichens, en l'occurrence Verrucaria maura (= Hyropunctaria maura) auquel il est systématiquement associé. Ici les thalles sont assez épais, mais le plus souvent ils se présentent comme des arcs de cercle jaunes minuscules sur le fond noir des Verrucaria."

Commentaire d'A. Gerault : "Le thalle est effectivement très épais et il pourrait s'agir de Caloplaca britannica ou de Caloplaca littorea mais il n'est pas possible de faire mieux sur une simple photographie."



Xanthoria aureola                         espèce se trouvant à partir du haut de la zone à Hydropunctaria maura
Xanthoria aureola Xanthoria aureola
thalle foliacé de couleur orange, lobes très étroits, découpés, et souvent présents au niveaux du centre, peu d'apothécies
espèce autrefois confondue avec Xanthoria parietina qui lui ressemble
en savoir plus :   http://www.afl-lichenologie.fr/Photos_AFL/Photos_AFL_X/Xanthoria_aureola.htm



Xanthoria parietina     espèce non spécifiquement côtière, trouvée souvent plus haut que les Caloplaca
Xanthoria parietina  Xanthoria parietina
couleur jaune ± orangé (verdâtre si exposition ombragée), avec des lobes à extrémités assez larges, peut avoir de nombreuses apothécies, il ressemble à Xanthoria aureola qui est plus orangé et possède des lobes plus fins
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=71〈=fr



Lichina confinis  forme de petits coussinets noirs de moins de 5mm de haut    étage des lichens oranges
Lichina confinis  Lichina confinis
 ▼ les lobes sont cylindriques (non aplatis)                          aspect mouillé avec une littorine des rochers ▼
Lichina confinis Lichina confinis Lichina confinis
ressemble à Lichina pygmaea qui est plus bas sur l'estran, plus épais et avec des lobes aplatis
"L. confinis vit dans des milieux plus abrités que pygmaea qui supporte, quant à lui, des hydrodynamismes
très forts." (précisions apportées par Jean-Yves Monnat) 
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=18〈=fr
Carte de présence dans le 22  


Aspicilia leprosescens                                                            supralittoral supérieur et à peine au-dessus
Aspicilia leprosescens  Aspicilia leprosescens
 
 Aspicilia leprosescens
"Ce lichen gris est sans ambiguité Aspicilia leprosescens, espèce ornithocoprophile associée à X. parietina (ce que montrent bien ces clichés) ou X. aureola. Trouvée pour la première fois en France par JC Massé, un lichénologue rennais, au début des années 1960, une espèce nordique qui n'est connue pour l'instant qu'en Bretagne et en Vendée. Son absence de Normandie est probablement due au fait qu'elle évite le calcaire. Mais elle serait à rechercher sur les côtes du Cotentin."  (précisions apportées par Jean-Yves Monnat)
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=27〈=fr




encore plus haut :  zone des embruns

En s'éloignant de la zone recouverte ± occasionnellement par la mer, on trouve, au-dessus des bandes noire puis orange,
une zone 'blanche et grise' puis des espèces, et donc des couleurs, qui se diversifient progressivement dans une zone qui
reste exposée aux embruns.


Tephromela atra                      transition entre la zone recouverte à grande marée et la zone des embruns
Tephromela atra  Tephromela atra
                                                                                                   grandes apothécies noires bordées de blanc
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=64〈=fr



Ochrolechia parella                transition entre la zone recouverte à grande marée et la zone des embruns
Ochrolechia parella Ochrolechia parella
  thalle non foliacé, blanchâtre ▲      apothécies claires, de grande taille, à bords épais caractéristiques ▲  
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=66〈=fr



Caloplaca crenularia (probable)         
 
apothécies brun-rouge, distinction avec Caloplaca ceracea peu sûre
commentaire d'Alain Gerault : "Les photographies de Caloplaca crenularia/ceracea semblent représenter crenularia ag. (il y a plusieurs taxons) car je n’y vois pas ceracea (qui typique doit avoir les disques des apothécies entièrement verts)."
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=67〈=fr
et aussi : http://www.irishlichens.ie/pages-lichen/l-138.html



Ramalina siliquosa                                    communs sur les parois rocheuses, port dressé ou pendant
Ramalina siliquosa  Ramalina siliquosa
thalle constitué de filaments assez épais et non lacérés, apothécies  de même couleur que le thalle
Ramalina siliquosa est blanc-vert à sa base, contrairement à R. cuspidata qui est noirâtre à sa base et dont les filaments sont plus minces.
en savoir plus : http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=49〈=fr



Roccella fuciformis                                              observé sur parois rocheuses verticales, port pendant
Roccella fuciformis  Roccella fuciformis
précisions apportées par J.-Y. Monnat: "thalle à lanières aplaties, espacées, de longueur très irrégulière, le moins commun...
Espèce ressemblante : Roccella phycopsis est plus commun, avec des lanières plus petites, plus cylindriques, de longueur plus régulière (forme de "petits balais").
Un des rares lichens à avoir reçu un nom vernaculaire du fait d'une utilisation industrielle ancienne (teinture) : ce sont les orseilles vraies. L' exemplaire de droite  comporte à la fois des soralies (verrues blanches poudreuses, très communes) et des apothécies (petites pastilles noires, beaucoup plus rares)."
en savoir plus :  http://www.lichensmaritimes.org/index.php?task=fiche&lichen=955〈=fr



Lecanora sulphurea
Lecanora sulphurea
en savoir plus : http://www.irishlichens.ie/pages-lichen/l-184.html



Rhizocarpon geographicum                                                observé sur rochers en bordure de plage
Rhizocarpon geographicum  Rhizocarpon geographicum
en savoir plus : http://www.irishlichens.ie/pages-lichen/l-112.html



Anaptychia runcinata  
Anaptychia runcinata Anaptychia runcinata Anaptychia runcinata
thalle brun, foliacé, très ramifié, avec des lobes étroits                                                      apothécies foncées
précisions apportées par Jean-Yves Monnat : "Humide, il peut être presque vert alors qu'il est brun, parfois encore plus clair qu'ici, quand il est sec. Une espèce très fortement maritime, mais que l'on peut occasionnellement voir sur quelques crêtes exposées de l'intérieur."
en savoir plus : http://www.irishlichens.ie/pages-lichen/l-106.html



Xanthoparmelia pulla  (identification confirmée par Jean-Yves Monnat)  sur rochers en bordure de plage
Xanthoparmelia pulla Xanthoparmelia pulla
 thalle foliacé ridé ▲   
 Xanthoparmelia pulla
larges apothécies marrons à bord assez mince  ▲    
précision apportée parJ.Y. Monnat : "Grandes apothécies en forme d'écuelles."
en savoir plus : http://www.afl-lichenologie.fr/Photos_AFL/Photos_AFL_X/Xanthoparmelia_pulla.htm



Xanthoparmelia conspersa                                                  observé sur rochers en bordure de plage
Xanthoparmelia conspersa Xanthoparmelia conspersa Xanthoparmelia conspersa
en savoir plus : http://www.irishlichens.ie/pages-lichen/l-130.html